Le paradis… la plus merveilleuse de toutes les créations, sanctuaire de la beauté infinie et éternelle. Les anges y naissent et dans leur tête résonne la musique des sphères, le chant du créateur, qui leur raconte l’harmonie. Car la beauté ne peut être statique, et le paradis est en éternel changement. Les anges sont les architectes de ce prodige, leur œuvre leur est dictée par le chant divin, leur destin révélé, qui rayonne du haut du frêne sur l’ensemble des mondes.
Il fut une époque peu après la création de l’homme et du temps, où l’ange de l’orgueil et de la persuasion eut une révélation. Le chant du créateur avait un autre sens, il n’y avait de salut que dans la corruption. Le Paradis trembla pour la première fois, le fracas des armes retentit à travers les âges jusque dans le monde spirituel. Lucifer et les siens furent bannis au plus bas de toute la création, dans le monde le plus lointain, source de toute transgression, l’enfer.
Les serpents d’Aaron sont des créatures fabuleuses et démesurées, nées dans l’écorce du grand frêne universel, élevées sous la lumières des étoiles qui existaient dit on avant même le paradis. Un jour, l’un d’eux s’aventura trop prêt de l’enfer, et fut teinté par la corruption. Il en subit une douleur terrible et incurable, mais comme il était d’essence divine il ne pouvait pas en mourir. Il s’aventura alors jusque dans un monde particulier appelé jardin d’Eden, où vivaient Adam et Eve, les deux prototypes d’une nouvelle race. Il négocia avec Eve de l’aider à cueillir la pomme de l’arbre d’immortalité, qui la rendrait l’égale des dieux, suite à quoi elle pourrait le tuer.
Eve croqua la pomme, et comprit alors que le serpent ne pouvait pas mourir, sans quoi l’ordre de l’univers tout entier serait bouleversé. Ainsi naquit le premier imperator de la lumière, l’instinct de survie et de préservation de l’humanité. Eve donna la pomme à Adam qui en grignota lui aussi un bout. Il comprit alors que l’immortalité était la cause des tourments du serpent. Il prit Eve par la main et quitta le jardin d’Eden, abandonnant la déité pour la mortalité. Ainsi naquit le premier imperator des ténèbres, l’instinct d’autodestruction et de meurtre de l’humanité.
Comme il existe un monde de la matière, il existe un monde de la pensée. Un monde de peur concept, où les distances et les durées n’ont pas de sens. Ce monde spirituel dirige et subit l’existence, tout ce qui naît sur terre vient à naître là bas. Mais parfois c’est l’inverse qui se produit, et des êtres insondables que l’on nomme Rois des Esprits ou Vrais Dieux peuvent naître dans le monde spirituel. Ainsi ils sont l’émanation des besoins fondamentaux de la création. Ils se sont battus autrefois, et le fracas des armes retentit à travers les âges, qui sont les racines du grand arbre, jusque dans la création et le paradis.
Mais Yggdrasil n’est pas la seule chose qui existe. Au dessus les étoiles, et tout autour de lui le mur de l’étrange, construction insondable bleu pâle qu’on peut même apercevoir de la terre lorsque le soleil se lève. Nul ne connaît les secrets que l’on trouve de l’autre côté du mur, même pas ceux qui en viennent. Car ceux là sont amnésiques, parfois porteur d’idée et de pensée nouvelle, on les appelle les imperators de l’étrange.
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