[4] Rencontre

C’est dans le sous-sol sordide d’un hôpital qui ne soigne personne que la confrontation a finalement lieu. D’un côté, Galaad, créature inhumaine et diaphane, et Cheng Pao, zombi misérable chargé de l’énergie de l’acier. De l’autre, Silvio Nascienze, sinistre sire de la Camorra. A ses côtés, deux sacrificateur armés de couteaux, derrière lui Marsiglio Paoloni.

Les mains de l’héritier sont tachées de sang, son aura est souillée par la marque du Seigneur Entropie. L’albinos victorieux sourit « vous arrivez trop tard… maintenant il est à moi ! »

Mais... Je vous reconnais vous! Sous votre déguisement de clochard vous êtes celui qui m'a parlé dans le cimetière cet après midi. Maintenant que je vois votre vrai visage dîtes moi qui vous êtes et pourquoi me suivez vous ?

Je fixe l'étrange clochard en attendant sa réponse, mes doigts se crispent sur le manche du couteau.

Si la laideur des lieux était déjà difficilement supportable, elle est à présent suffocante et le Prince constate avec amertume que l'Héritier porte cette marque de corruption dans son coeur à présent... Il cherche pourtant à garder un ton rassurant.

"Je présume que ton hôte n'a pas manqué de te donner quelques détails, omettant sans doute une bonne partie de la Réalité. Je suis au-delà de ce que tu peux concevoir pour le moment, Héritier, bien au-delà de ces sorciers ténébreux pour qui tu as fait je-ne-sais quelle horreur.

Si je te suis, c'est pour te protéger de ces rats sous forme humaine et pour te permettre de gagner le pouvoir qui te revient, car tu as été Choisi."

Il se préparait cependant à faire face à une offense quelconque de ce Camorriste.

"Pique, ça pique les couteaux et puis ca coupe aussi"

"COEUR DE MERDE !!!"

Je me redresse ejectant l'âme du petit être informe.

« Choisi oui… pour être parasité, dépossédé de votre âme. Pour ne devenir qu’un pion au service d’une entité inhumaine, pour n’être plus que la moitié de vous-même. Asservi, enchaîné aux caprices d’un enfant capricieux.
Regarde le… celui-ci ce dit au-delà de notre compréhension, et pourtant il nous craint et nous envie… demandez lui donc pourquoi. »

Les lèvres blafardes de Silvio s’étirèrent en un sourire acéré.

Kalten a écrit:

"COEUR DE MERDE !!!"

"Je vois que j'arrive au milieu du débat... il va falloir m'expliquer depuis le début sinon je ne vais pas pouvoir suivre." Papias, nonchalant, passa la porte et s'alluma une cigarette. "Tu n'aurais pas du revenir Galaad..."

Toi celui qui se fait appeler Galaad, pourquoi m'appelles-tu héritier ? Comment me connais-tu ?

La confusion la plus totale règne dans mon esprit... je repense à ce que je viens de faire, qu'est ce qui m'a soudain poussé à agir en monstre.
La puissance et la force, oui c'est cela. Maintenant je les ai. Rien ni personne ne pourra me les reprendre !

"Tu as été choisi pour recevoir le pouvoir de mon défunt Frère ! Mais ceux-là t'empêchent de découvrir la véritable puissance, celle qui transcendent la chair et l'humanité, eux restent des rampants..."

Il se tourna vers Papias, sourcils froncés.

"Papias, je ne fais que défendre les intérêts de ma Famille, je ne peux regarder les bras croisés la Camorra détruire ce qui Doit Être."

Tu te trompes au contraire, la révélation de ma vraie nature vient de m'être faite et je sens déja toute la puissance d'Entropie se déverser en moi. Je ne sais pas ce que tu es mais la Camorra vient de m'offrir ce que je convoitais tellement, qui es tu pour prétendre pouvoir m'en offrir plus ?

J'essaye de garder un ton calme, mais la confusion se lit sur mon visage. Ce qui se passe ici me dépasse totalement. Me ranger du côté du plus fort voilà tout ce qui me reste à faire...

M'adressant à Galaad :
"Mais comment Marcus a t'il pu choisir un héritier si vénal ?"

Je me retourne vers l'héritier
"Ecoute Voisin, la Camora promet beaucoup mais ne donne jamais. Tout a une contre-partie. Qu'est la puissance sans liberté ?
Détache toi du monde prosaïque ! En tant qu'humain tu voulais être au dessus des autres, c'est dans la nature des hommes et non comdamnable. Aujourd'hui tu restes dans le même schéma, tu as gravi un échelon mais tu ne vois pas la pyramide qui vient de se construire au dessus de ta tête.
Nous, pouvons te donner la liberté que tu n'as jamais encore eu et que tu n'auras jamais en restant dans la camora."

« J’obéis aux ordres car j’y vois mon intérêt, je doute que vous puissiez en dire autant. Vous n’êtes que des pantins lobotomisés. Dites à votre maître que s’il veut récupérer son jouet, il devra traiter avec nous désormais. D’ici là… je ne vous retiens pas.

Papias, veuillez les reconduire à la sortie. »

Silvio avait parlé d’une voix calme, avec l’assurance du joueur de poker qui dévoile son jeu gagnant.

Je regarde avec insistance l'héritier sans préter attention aux autres.

"Viens avec nous ! Ton Silvio t'a mis dans une cage dorée. Il ne s'en cache même pas, il obéit aux ordres de ses supérieurs comme tu devras toi aussi obéir aux ordres. Et il est prêt à te négocier comme une marchandise.
C'est ça que tu cherches, héritier, avoir des supérieurs qui te disent, à toi aussi quoi faire ?"

...

Ma voix devient glaciale

"REPONDS MOI ! EST CE LA LE DESTIN TU SOUHAITES ?"

Se repaître de mon âme... Silvio, vous mentez j'ai senti la corruption prendre possession de mon âme lors du sacrifice de ce jeune homme! Je ne sais ni ne comprend qui sont ces hommes, mais ce Galaad m'inspire beaucoup plus de confiance que vous ne le pourrez jamais!

Qu'est ce que vous voulez négocier Silvio? Je croyais que tout était dit!

Le doûte... Ce Silvio m'a toujours inspiré la peur et le dégoût, il m'a fait commettre le pire pour me rapprocher de lui. Et si ce mendiant avait raison, "Il sent la mort", cette phrase ne cesse de résonner dans ma tête. Et si dans ma soif de pouvoir j'avais fait le mauvais choix, avec quel diable ai-je bien pu pactiser.

Sur le visage du Prince dont le déguisement se levait à moitié, les lèvres fines s'étirèrent légèrement dans un sourire qui fit plisser les paupières sur les yeux d'un bleu surnaturel.

"Quel chapelet de mensonges faciles et ridicules, sorcier. Il semble que votre triste baratin ne trompe guère l'Héritier sur votre nature."

Il se tourna vers Marsiglio, plongeant son regard électrique dans les yeux de l'humain.

"Nous n'agisson là sous l'ordre d'aucun maître, Héritier, ne vous méprenez pas."

« S’il s’entête, il réalisera bien assez tôt à quel point j’avais raison de le mettre en garde… » La voix du mafieux se fait grinçante alors qu’il serre les dents. « Papias ! J’ai donné un ordre ! »

D’un geste souple, la puissance bondit sur Cheng Pao le talon en avant et le catapulte à travers la pièce (diff 1). En se réceptionnant, il se place face à Galaad, prêt à en découdre, alors que les deux sacrificateurs s’approchent par derrière.
Silvio attrape Marsiglio par le bras et lui braque son pistolet sur la tempe.


PS HRP : l'attaque sur Cheng Pao est de niveau 1, ce qui signifie qu'il faut un miracle de niveau au moins 1 pour la contrer et ne pas en subir les effets (dans ce cas une immobilisation pendant un "round"). Je rappelle aussi que les miracles physiques sous forme d'ancre comptent double.

Mes doigts étaient tellement crispé sur le manche du couteau que j'en avais presque oublié que je le tenais à la main... D'un mouvement de corps je retire ma tête du canon et je plante ma lame dans la cuisse de Silvio.

Sourire carnassier sur visage d'ange déchu, le Prince bondit en arrière pour projeter sans ménagement un sacrificateur en direction de la Contradiction, les humains étant d'excellents projectiles en situation d'urgence. L'autre apprenti sorcier sent son poignet craquer sous la pression et la torsion qu'exerce l'Aube, aussi facile que briser une brindille.

Malgré sa nonchalance, Papias ne put éviter la projection ; l’homme l’emporta avec lui dans sa chute, lui coupant le souffle et le plaquant au sol. Au même instant, Silvio pousse un hurlement de douleur, appuyant par réflexe sur la gâchette. L’impact assourdissant brûle l’oreille de Marsigilo et le condamne à une surdité temporaire. Une fois de plus alors que le combat fait rage, il n’entend plus que le battement de son propre cœur.

L’instant d’après, la hyène se relève. Seul face à deux puissances il prend une position défensive. On sent une odeur de violette, le sol se met à trembler. Contrairement à toute attente, le titan est en train de se lever… l’apparente contradiction de sa vie vient d’être brisée.

Le corps de Chen Pao se relève après avoir violement projetté sur le mur. Le corps du zombi semble endommagé mais je n'y prête que peu d'attention.

"Il faut sortir de là, VITE !"

Alliant le geste à la parole je me dirige vers l'hériter pour l'entrainer vers la sortie.

Complètement sonné, je me laisse entrainer par le zombi sans résistance... je jette brièvement un coup d'oeuil sur Silvio pour éviter un éventuel coup de feu dans le dos (vieux réflexes de mafieux...)

L’esprit des lieux se réveille… à l’étage, une fuite de gaz fait exploser toute une partie de l’étage, et la déflagration crée une fissure au niveau d’un mur porteur.

Le visage révulsé de haine, Silvio brandit son arme dans votre direction… mais il ne tire pas « ne crois pas que tu m’échappes Marsiglio, tu as signé le pacte avec ton sang, la Camorra n’oubliera pas ton nom, il viendra un jour où tu devras payer ta dette ! »

Le Prince assiste son frère lors de la fuite, l'aidant à supporter l'héritier et l'emporter loin du champ de bataille, là où l'on pourrait lui expliquer la situation à tête refroidie...

... Et aussi préparer la suite des événements.

Papias, moyennement motivé par la situation, du estimer que la protection de son employeur était vaguement prioritaire. Gardant à l’œil la bande de fuyard, il lui arracha le couteau de la jambe sans précautions, bloqua l’hémorragie avec son pouce, et fila à l’anglaise.

Quelques minutes plus tard, un des repères de la Camorra exhalait un dernier soupir, une explosion dans une clinique vétuste suite à des négligences dans le traitement des consignes de sécurité.

Plus loin, dans la rue, les pompiers ne faisaient pas réellement attention à vous, trouver un recoin à l’abri des regards n’était pas un réel défi.